Confiance et médiation

Dans ma routine matinale, j’ai la lecture d’une revue de presse. 

L’autre jour, je découvre un article qui tombe à point !

Aux États-Unis, un homme a consulté une voyante pour lever une malédiction amoureuse. L’intervention de la médium n’ayant produit aucun résultat probant, il a décidé de la poursuivre en justice. 

La confiance est un pari, que nous projetons sur l’autre, souvent gagnant, parfois perdant si elle est trahie. C’est, dans tous les cas, une partie de poker.

Comme pour ce pauvre homme avec sa peine de cœur, accorder sa confiance est une prise de risque, puisqu’elle est basée sur une croyance, une hypothèse, celle que l’autre aura un comportement adapté, digne de ses attentes ou de sa parole.

Dans notre code de déontologie en médiation, il est fait mention de confidentialité, de neutralité et d’impartialité.

La notion de la confiance n’y est pas présente. Et c’est bien normal, elle n’est pas un pré requis puisqu’elle se construit.

La confiance mutuelle est une richesse, un pactole relationnel, une offrande à prendre et à recevoir. 

D’ailleurs, elle est tellement valorisée qu’on parle d’elle avec le même champ lexical que les produits financiers du CAC 40 : capital confiance, dette de confiance, crédit confiance jusqu’à l’effrayant abus de confiance.

Mais quelle place donner à la confiance en médiation sachant qu’elle est comme une gomme, elle rétrécit après chaque erreur ?

Alors que l’essence même de notre mission est d’être au service de l’un et de l’autre, comment construire la confiance alors que nous accompagnons aussi, celui ressenti comme l’ennemi, l’adversaire, l’auteur des faits, le responsable de tous les maux ?

Comment installer la confiance pour pouvoir laisser dire l’un et permettre à l’autre d’entendre et inversement.

Nourrir la confiance, c’est rendre possible l’intimité, c’est aussi autoriser la vulnérabilité. 

Pour Lénine « la confiance n’exclut pas le contrôle ».

Cette vision du camarade Vladimir sous-entendrait-elle l’idée d’une modération dans le don de confiance, d’une retenue ou d’une protection ?

Où serait-ce un simple principe de précaution face au risque d’une confiance aveugle ?

En d’autres termes, la confiance se doserait-elle ?

Pour moi, en médiation, c’est avec un subtil mélange d’ingrédients que la confiance peut s’installer par le préalable des entretiens individuels, par notre posture de neutralité évidemment, par notre congruence, par la confiance que nous nous accordons à nous-même et bien sûr par la pose d’un cadre qui se doit d’être à la fois sécurisant mais aussi suffisamment souple pour s’adapter aux besoins de nos clients. 

Ceci étant dit, pour mes prochains rdv, je devrais peut-être penser à glisser dans ma mallette de médiation,  boule de cristal, marc de café,  pendule et autres accessoires de prédiction. 

Personnellement, je ne pense pas être dotée de pouvoirs divinatoires alors que pourtant en médiation, souvent, la magie opère. 

Je vous dis à bientôt,

Miss Utopie

Une réflexion sur “Confiance et médiation

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